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A la fashion week de Milan, le chic géométrique

La mode italienne a de multiples facettes, mais sa spécialité reste la réinvention du vestiaire bourgeois. Lors de la fashion week féminine printemps-été 2025, du 17 au 23 septembre, deux marques se sont surpassées dans cette catégorie : Max Mara et Tod’s.
A Milan, Max Mara fait figure de valeur sûre. Le temps passe et Ian Griffiths, qui a rejoint la maison en 1987, enchaîne les collections efficaces pour une clientèle à la recherche d’une garde-robe chic mais pas austère. L’Anglais de 62 ans nourrit toujours son travail de références à la littérature, à l’histoire, ou même, cette saison, aux mathématiques à travers la figure d’Hypatie, philosophe néoplatonicienne du IVe siècle.
Son érudition ne l’empêche pas de concevoir des vêtements très portables, qui jouent ici sur les formes géométriques. Une longue robe moulante en maille est ajourée sur la hanche, les poignets d’une chemise blanche qui dépassent d’une veste chocolat se détachent de la silhouette comme deux rectangles immaculés, le drapé complexe d’une robe dessine une multitude de triangles sur le buste… « J’ai des souvenirs, enfant, de ma mère découpant des patrons sur la table du salon. Elle faisait de la géométrie dans l’espace. Moi aussi. Mais le but, à la fin, c’est que ça ne se voie pas : nos clientes ne viennent pas en boutique acheter une expérience scientifique ! », remarque à raison Ian Griffiths.
De son côté, Tod’s, fameux pour ses mocassins à picots, est en train de se construire une vraie crédibilité mode. Cela fait une quinzaine d’années que la marque créée par Diego Della Valle en 1978 propose une garde-robe pour accompagner son soulier phare. Mais c’est depuis l’arrivée du directeur artistique Matteo Tamburini, en décembre 2023, que ce projet est devenu vraiment convaincant.
Après une première collection prometteuse en février, il confirme les espoirs placés en lui avec une garde-robe aux coupes précises, aux couleurs audacieuses et bien choisies. L’Italien de 41 ans ne cite pas de références complexes quand on lui demande ses sources d’inspiration : « Un voyage imaginaire en Méditerranée, qui commence par l’Italie – synonyme de raffinement, mais aussi de sport, avec le vélo et la voile en particulier – et qui se termine en Grèce. »
Sur le podium, un tee-shirt en popeline bleu ciel se marie avec un pantalon marine ample en lin ; un pendentif en cuir, un épais bracelet en argent et un sac couleur chocolat donnent à ces beaux basiques une allure singulière. Un blouson drapé immaculé, une longue robe en cuir plissé émeraude, un trench à capuche jaune tournesol… Le style, parfois, ne tient pas à grand-chose.
Elvire von Bardeleben (Milan [Italie], envoyée spéciale)
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